De mémoire
Roland de Ronceveau est le neveu de Charlemangne, probablement commandant de l'arrire garde de son armée en train de passer les pyrenées, mort en 1515, il appelle ses amis avec un olifan alors qu'il est pris dans une ambuscade . Il mourue l'épee à la main. Cela donne apres la chanson de Roland, une chanson de geste qui est l'essence même de l'esprit de croisade d'un chevalier.
Je ne garde pas la main
Edit : apres ma reponse, une petite recherche, voili l'histoire complete.
Carolus Magnus dit Charles le Grand soit Charlemagne règne depuis 10 ans. Il a commencé à réorganiser le royaume franc, mais il a aussi entrepris ses premières conquêtes, au nom de la foi : à coups d'épée et de hache, on inculque aux Saxons les vertues de la religion chretienne et on annexe les Lombards qui ont osé menacer les territoires du Pape.
Au sud des Pyrénées, les Sarrasins stoppés jadis par son grand père Charles Martel et expulsés par son père Pépin le Bref sont solidement implanté dans l'Espagne musulmane dirigée par l'émirat de Cordoue.
Le roi très chrétien décide d'une expédition contre les Infidèles d'Espagne. Il franchit les Pyrénées mais l'invasion est un echec, il doit repasser les Pyrénées où son armée retraite en ce milieu d'été 778.
Le franchissement d'un chaîne telle que les Pyrénées n'est pas aisé pour une armée. Celle de Charlemagne s'étire. L'empereur à la barbe fleurie commande l'avant de l'armée ; l'arrière-garde est sous les ordres de son neveu Roland, le duc de Bretagne. Ce dernier est secondé par son sage conseiller et ami Olivier. Malheureusement, ils sont trahis par le comte Ganelon qui permet aux Sarrasins de tendre une embuscade aux troupes franques au col de Roncevaux.
Laissant passer le roi et le gros de l'armée, ils fondent par surprise sur l'arrière-garde. Les francs se battent comme des beaux diables. Roland fait merveille avec Durandal, son épée légendaire. Cependant, malgrès le courage des chevaliers chrétiens, ils croulent sous le nombre et tombent un à un. Sur les conseils du sage Olivier, Roland souffle de toute ses forces (au point de s'en faire éclater les veines) dans son cor pour appeler Charlemagne à la rescousse. Quand la situation devient desespérée, il se résoud à briser Durandal pour ne pas qu'elle tombe entre les mains de l'ennemi. Mais l'épée magique est trop solide, et elle fait voler en éclats les rochers sur lesquels Roland tente de la fracasser.
Charlemagne a bien entendu le cor de Roland. Il fait demi tour avec son armée, mais quand il arrive il est trop tard : tous les preux sont morts sous les coups des Infidèles. Le roi pleure la perte de ses courageux soldats et de son cher neveu.
L'histoire repose sur l'histoire d'un combat véritable, mais naturellement extrêment romancé par le texte de la chanson de Roland. La destruction de l'arrière-garde de l'armée de Charlemagne est le plus sévère revers subi par le futur empereur.
Cette anecdote nous enseigne différentes choses sur l'époque de Charlemagne :
La foi chrétienne comme raison et moyen de conquête : Charlemagne confond l'expansion du royaume franc et celui de la foi chretienne. Il fait la guerre aux peuples non-chretiens et en mène ensuite la christiannisation. Cette demarche de propagation forcée du Christianisme est à la fois une raison de ses conquêtes et un moyen de les maintenir. On voit ici comment la qualité de chevalier chretien est mise en valeur : ce n'est pas le duc de Bretagne ni un prince franc qui est tombé un à Ronceveaux, mais le prototype du chevalier chretien qui meurt pour sa foi sous les coups des Infidèles.
Les survivances de la culture germanique : Sous ce glacis éclatant de christiannisme, il subsiste cependant quelques vestiges des coutumes et traditions germaniques et païenne dans cette société franque où la fusion entre passé germain et héritage romain n'est pas encore complète. L'exemple qui frappe ici est la présence de l'épée merveilleuse Durandal. C'est une caractéristique culturelle typiquement germanique que de prêter une âme et un nom aux armes de guerre. Le fait n'est pas unique dans ces chansons de geste qui témoignent de cette époque où le christianisme l'emporte inéxorablement sur le paganisme sans l'avoir encore entièrement éradiqué : rappellez-vous Joyeuse l'épée de Charlemagne ou Excalibur l'épée du roi Arthur (autre cycle poétique faisant référance à un temps où cultures romaine et germanique fusionnent).
Une domination parfois contestée : L'épisode de Roncevaux montre que les campagnes de christiannisation de Charlemagne ne sont pas forcément des succès instantanés. Les révoltes ne sont pas rares. Si le massacre des chevaliers francs a été perpétré par les Sarrasins (rappelons à leur décharge que l'armée de Charlemagne revenait d'une invasion de leurs terres), c'est avec la complicité indispensable du fameux comte Ganelon. Ce dernier y a gagné de rejoindre Judas dans la liste des âmes noires les plus haïes par les hommes du Moyen Age. Il n'en était pas moins chrétien, mais le fait n'est pas développé outre mesure car il vaut mieux pour l'historiographie carolingienne que le preux Roland aie été occis par des Infidèles que par un autre chrétien rebelle à l'autorité de Charlemagne. Le cas de rebellion n'est pas unique : il faudra par exemple des années à Charlemagne pour pacifier la Saxe.
Une présence musulmane en Espagne bien enracinée : Même s'ils ont été rejetés assez vite de France, les Arabes sont installés durablement et solidement en Espagne. Ils vont faire parti à ce titre du paysage européen pendant 750 ans. Arrivés en 711, maîtres de l'Espagne en 718, ils sont en 778 parfaitement implantés. L'armée de Charlemagne n'est pas en mesure de les déloger. Tout au plus parviendra-t-elle a conquérir le comté de Barcelone (la Marche d'Espagne) en 801. Non, la reconquête de l'Espagne par les chretiens n'est pas pour Charlemagne... elle sera très longue, et d'émirat en califat les musulmans se maintiendront jusqu'en 1492, mais c'est une autre histoire...
La chanson de Roland, version poétique et romantique de cet évenement, sera le succès indémodable de tous les top50 (si on me pardonne l'anachronisme) tout au long du Moyen Age! Composée de 4000 vers, elle fut vraisemblablement écrite par un clerc d'Ile-de-France quelque part entre 997 et 1130. Le plus vieux parchemin conservé appartient à la bibliothèque d'Oxford. L'incident mineur (à l'echelle de l'histoire de France) d'une expédition guerrière parmi tant d'autres est devenu par la magie de la poésie une épopée qui rivalisera de notoriété avec le roman de la table ronde. On ne sait pas pourquoi ce combat fut choisi pour la chanson, mais il est incontestable que sans la chanson il serait depuis longtemps tombé dans l'oubli.
Grâce aux menestrels et au troubadours, Roland deviendra l'idéal du preux chevalier mourant sans peur les armes à la main face aux Infidèles. Comment rêver meilleure synthèse de l'idéal chevaleresque des hommes du Moyen Age : courage et obstination confinant à l'inconscience, don de sa vie face aux ennemis de la foi chrétienne. Ce chevalier idéal servira de modèle à des générations de chevaliers... pas toujours pour le meilleur : on tiendra obstinément le terrain à Poitiers comme Roland, ou on ira en Terre Sainte pourfendre l'Infidèle comme Roland. Dépassant de loin la réalité du personnage historique, Roland est devenu dans l'inconscient collectif du Moyen Age français le chevalier chrétien idéal.
Source :
http://his.nicolas.free.fr/