Perso, j'attendais monts et merveilles d'Oblivion. J'avais même acheté ma bécane spécialement pour ce jeu. Le volet précédent de la série, à savoir Morrowind, est le jeu de rôle où je me suis le plus senti impliqué malgré ses défauts (et il y en avait), mais l'univers, la profondeur et la richesse du monde les faisaient oublier sans problème.
Le jour de la sortie d'Oblivion, j'a sauté mon repas de midi pour courir l'acheter, c'est à peine si j'avais pris le temps de lire la presse spécialisée à son sujet tellement j'étais confiant.
Les 1ères heures de jeu j'étais véritablement subjugué par le graphisme, la beauté du monde, les paysages... Mais très vite j'ai commencé à déchanter.
Profondeur du jeu : zéro. Morrowind offrait un monde riche, avec ses mythes, son économie, son système politique, sa bonne douzaine de factions qui s'alliaient ou s'affrontaient plus ou moins ouvertement... Dans Oblivion, le background est toujours là mais il n'est jamais exploité. Il n'y a que 4 pauvres factions, dont 2 seulement présentent un intérêt (la Dark Brotherhood et la guilde des voleurs), les paysages et les donjons sont ultra-monotones, les possibilités de dialogue avec les PNJ sont proches du néant. Bref, Oblivion est un jeu immense mais vide et sans âme.
Aspect roleplay : zéro également. Le système de levelling est affreux (pour faire simple ; tous les monstres, les PNJ et les loots sont systématiquement du même niveau que le joueur). Pour avoir commencer à jouer avec un pur voleur, donc sans me soucier des compétences de combat, je me suis vite rendu compte que plus je grimpais les niveau plus les monstres devenaient durs à battre. Au bout d'un moment, je ne pouvais quasiment plus sortir de la ville sans me faire tuer par la première bestiole venue. Super

!
Citons également en vrac la possibilité de devenir le grand archimage de la guilde des mages sans avoir lancé un seul sort de magie, une quête principale tellement inintéressante que je l'ai abandonnée aussi sec, des donjons sans le moindre intérêt, et puis le sentiment permanent d'être pris par les concepteurs pour un enfant de 12 ans un peu attardé (alors que dans Morrowind, la philosophie c'était plutôt "vis ta vie et démerde-toi tout seul"

).
Finition et suivi du jeu : zéro. 6 mois après la sortie du jeu, on attend toujours les corrections des bugs plutôt que ces immondes mods payants. Je passe rapidement sur l'interface totalement salopée parce que c'est peut-être le moindre des défauts du jeu.
Bref, tel qu'il est sorti, la presse spécialisée aurait dû en toute logique descendre ce jeu en flamme au lieu de l'encenser comme il l'a été. C'est à croire que les testeurs ne sont pas allé plus loin que le graphisme.
Cela dit, Oblivion n'est pas totalement à jeter non plus. Il peut constituer une première expérience intéressante pour un jeune apprenti rôliste. Et les joueurs plus expérimentés, s'ils sont prêts à sacrifier une journée à chasser les mods sympas, peuvent transformer Oblivion en un jeu pas mal en allant fouiner sur wiwiland ou la section mod du forum officiel de Bethesda.
Mais en ce qui me concerne, comme j'aime pas qu'un éditeur se repose à ce point sur les fans pour faire le jeu, je dis non.
La série des Elders Scroll, sauf improbable retournement de situation, elle se poursuivra dorénavant sans moi (et sans mes sous).