"Ce fût terrible...
Lorsqu'il a débarqué sur la plage, personne ne se doutait de sa puissance. Il était seul, revêtu d'une armure hérissée de pointes en améthiste, de brassards et de bottes en émeraude dont les pointes nous terrifiaient. Son casque de guerre étincelait au soleil d'un éclat vert magnifique, ainsi que la pointe de ses épées envoûtées par la foudre et le feu... Son visage, à peine discernable derrière son casque, laisait à penser qu'il venait d'une contrée lointaine. Il ne ressemblait ni à un grec, ni à un troyen...
Soudain il poussa trois cris de guerre terrifiant et, tel un éclair, il se précipita contre nos soldat qui ne purent éviter sa tornade de coups puissants et tombèrent les uns après les autres. Il frappaient tellement fort et tellement vite avec ses deux épées maudites que même nos soldats d'élite ne résistèrent que peu de temps. Parmi le fracas de ses nombreux coups, on pouvait l'entendre pousser des hurlements de rage qui ressemblaient parfois à un rire d'engoûement, tel celui du dieu Arès lui-même. Il ne mit pas longtemps à massacrer nos défenses avant de retrouver Achille, le fier guerrier grec que nous venions à peine de vaincre. Sa mort semblait l'avoir anéanti, si bien qu'il rebroussa chemin et reparti d'où il venait. Mais ce n'était que mieux nous anéantir...
Cette nuit là, je dormais à point fermé, me remettant de la célébration de notre victoire sur les grecs autour du cheval de bois qu'ils nous remirent en signe de soumission. Je fût soudainement réveillé par les mêmes cris que j'avais entendu la veille sur la plage et, appeuré, j'allais voir ce qu'il se passait à ma fenêtre. Il était revenu... Ce monstre de guerre, seul face à nos meilleurs soldats était de retour, encore plus enragé que la veille. Les soldats, les villageois, nos chiens et nos défenses tombaient sous ses tourbillons de coups. Il continuait à pousser des cris effroyables qui le rendaient de plus en plus puissant. Nos archères, nos soldats d'élite ne pouvaient rien contre lui. Il était seul mais tellement puissant... Les villageois tentaient en vain de lui infliger des blessures, mais il était si agile malgrès le poids de son armure qu'il esquivait tous les coups qu'on essayait de lui porter. Soudain, au milieu d'un de ses nombreux tourbillons, une colonne d'or jaillit de la terre et l'enveloppa dans un bruit retentissant. Le barbare s'arrêta alors quelques instants, puis disparu comme par enchantement. Je profitais de cet instant pour aller me réfugier dans le palais de notre bon roi Priam.
Mais en franchissement la porte vers les hauts quartiers de Troyes, j'eu le temps de voir que notre répis n'était que de courte durée... Le monstre était effectivement réapparu plus puissant encore. Son armure avait changée de couleur. Elle était désormais toute verte d'émeraude, ses brassards brillant comme du diamant, et ses épées n'était plus enchantées mais devenues rouge sang, infligeant des blessures mortelles à nos hommes à chaque coup porté. Certains de ces coups étaient tellement puissants qu'ils projetaient des morceaux de cadavres déchiquetés dans les airs.
Je me précipitais vers notre meilleur soldat qui gardait les cellules des prisonniers grecs. Il semblait attendre l'affrontement avec le monstre d'un air résolu. Me voyant terrifié, il me permis d'aller me réfugier dans une cellule de la prison qui était vide, ce que je fis immédiatement. A peine la grille refermée derrière moi, j'entendais les cris du barbare retentir. Il était là, devant le soldat, ses yeux rougeoyant de désir de massacre. Il frappa le vaillant soldat qui frappait le monstre de toute ses forces. Le sang jaillissait des blessures des deux hommes mais les plaies du barbare semblaient se refermer au fur et à mesure du combat. Il ne lui fallut que quelques coups puissants pour venir à bout de notre seul espoir. Le barbare massacra ainsi tous les villageois et tous les hommes qui tentèrent de lui résister pour sauver Troyes. Le massacre terminé, il libéra tous les prisonniers grecs et arriva devant ma cellule. Il me regardait de son regard assoiffé de sang. J'étais terrorisé. Qu'allait-il m'arriver? Le barbare rangea ses épées et continuait de me regarder. On aurait dit qu'il était comme harcelé par ses pensées. Une partie de lui le poussait à m'exterminer, une autre semblait le faire réfléchir. Son visage était marqué comme si cette réflexion était une torture. Soudain, sur un ton excédé, il me lança: "Toi! Je te laisse la vie sauve pour que tu racontes au monde ce qu'il s'est passé en ces lieux. Que personne n'oublie qui je suis pour les siècles à venir! Le grand guerrier du Nord, Prantha Grossbaff, a massacré ce peuple rebelle, et tel sera la conséquence de toute rébellion envers sa volonté!". Il me laissa dans ma cellule et partit en direction du palais du roi. Outre la soif de sang qui coulait dans ses veines, ce barbare était obnubilé par son image: un maître de guerre terrifiant se créant une légende par ses actes.
J'appris plus tard qu'il massacra toute la région de Troye et qu'il parvint à pénétrer les limbes des Enfers où il affronta le grand Dieu Hadès qu'il parvint à vaincre dans sa folie guerrière. Puis il disparu on ne sait où, mais sa légende était désormais ancrée dans notre monde, et tous redoutait son retour..."