Le singe le plus célèbre
Pas un singe mais un marsupiaux
n. m. (pl.) Sous-classe de mammifères localisés presque exclusivement en Australie, en Tasmanie et en Nouvelle-Guinée, qui se distinguent par leur mode de reproduction très particulier.
Mis à part cette caractéristique commune, les diverses espèces (kangourous, koala, etc.) diffèrent les unes des autres quant à leur aspect, leur habitat et leurs adaptations.
Évolution de l'espèce
Les marsupiaux se sont d'abord développés en Amérique à la fin de l'ère secondaire (il y a environ une centaine de millions d'années). Ils y constituaient l'essentiel de la faune mammalienne. Leur répartition actuelle s'explique par la théorie de la dérive des continents au cours des temps géologiques. Les marsupiaux, venant d'Amérique du Sud, sont sans doute arrivés en Australie au début de l'ère tertiaire, en passant par le continent antarctique, puisque, à cette époque, l'Amérique du Sud, l'Antarctique et l'Australie étaient en contact. L'isolement géographique de l'Australie, qui est survenu ensuite, ainsi que l'absence de concurrence par les mammifères placentaires ont permis l'évolution et le maintien des marsupiaux jusqu'à nos jours dans ce continent. Sur le continent américain, au contraire, les marsupiaux ont été concurrencés par les mammifères placentaires. Quelques espèces de marsupiaux y subsistent toutefois de nos jours, principalement en Amérique du Sud.
Reproduction
Les marsupiaux ne pondent pas d'oeufs : ils sont donc vivipares. L'oeuf fécondé se développe dans un premier temps à l'intérieur du corps de la mère. Il existe des relations assez étroites entre l'embryon qui résulte de ce développement et la muqueuse de l'utérus maternel. Toutefois, les marsupiaux ne possèdent pas de véritable placenta, c'est-à-dire d'organe spécialisé, formé à la fois par les tissus maternels et par les tissus de l'embryon, qui permet les échanges nutritionnels entre les deux organismes. S'opposant ainsi à la plupart des autres mammifères (les monotrèmes exceptés), qui sont qualifiés de placentaires, les marsupiaux sont appelés aplacentaires. Au terme d'une gestation très courte (douze ou treize jours, par exemple, chez l'opossum) naît un embryon très petit (pesant souvent moins d'un gramme), dont les oreilles et les yeux sont clos et dont les membres sont encore à l'état de moignons. Par ses propres moyens ou aidé de sa mère, il rampe jusqu'aux mamelles. Celles-ci sont logées dans un repli de la peau qui forme, chez la plupart des espèces, une poche, appelée la poche marsupiale, ou marsupium, dans laquelle pénètre le petit. Dès lors, il se saisit d'une tétine et l'enfonce profondément dans sa bouche, où le lait coule directement, grâce à des muscles mammaires spéciaux. Le larynx du petit marsupial se prolongeant par un tube qui remonte jusqu'aux fosses nasales, la déglutition ne fait pas obstacle à sa respiration. La croissance est alors très rapide ainsi qu'en témoignent les jeunes opposums de Virginie qui, en vingt jours, voient leur poids de naissance multiplié par trente.
Autres caractéristiques
La taille et l'aspect des différentes espèces de marsupiaux sont très variés. Tout en conservant de nombreux traits primitifs, ils présentent aussi certaines spécialisations qui sont autant d'adaptations à des modes de vie divers. Ces particularités concernent surtout le squelette et la denture.
Le squelette des marsupiaux se caractérise par la présence de deux os longs et minces dits os marsupiaux, articulés sur le pubis, qui servent de support à la poche marsupiale chez la femelle, mais qui sont également bien développés chez les mâles. Les membres, qui comptent primitivement cinq doigts, présentent de nombreuses modifications liées au mode de locomotion. Ainsi, les taupes marsupiales (Notoryctes typhlops), qui mènent une vie souterraine, ont de courtes pattes, toutes pourvues de cinq doigts griffus ; sur les membres antérieurs, deux des doigts sont élargis en une palette apte à fouir. Chez le kangourou roux (Macropus rufus), les pattes antérieures sont courtes et beaucoup moins robustes que les postérieures. Ces dernières sont, par leur conformation, parfaitement adaptées au saut : en effet, tous leurs segments sont longs et les mouvements latéraux ne sont plus possibles. Les pieds ne possèdent que quatre doigts : deux sont atrophiés et soudés l'un à l'autre, tandis que l'un des deux autres, très long, forme avec l'ensemble fémur-tibia-calcanéum un levier extrêmement fort qui, lorsqu'il se détend, projette l'animal en avant. Au repos, ce dernier se pose sur ses deux longs pieds, en station bipède, et s'arc-boute sur sa puissante queue.
Chez les marsupiaux, seule la dernière molaire est soumise au remplacement ; il n'existe pas de dents de lait pour les autres dents. La denture est complète avec pour formule fondamentale : I 5/5, C 1/4, PM 4/4, M 4/4. Le type le plus primitif est le type insectivore, mais la denture est en rapport avec les moeurs et le régime alimentaire (carnivore, herbivore ou omnivore).
Les organes sexuels des marsupiaux ont également des caractéristiques particulières : chez les femelles, les voies génitales sont doubles sur tout leur trajet. Il y a donc deux oviductes, deux utérus et deux vagins. Ceux-ci débouchent, avec la vessie, dans un sinus urogénital s'ouvrant, avec le rectum, dans un cloaque. Fait extraordinaire aussi, les embryons ne sortent pas par ces vagins, mais par un pseudo-vagin qui se développe sous l'action des hormones sexuelles pour s'ouvrir également dans le sinus urogénital.
Les grands groupes de marsupiaux
On classait naguère les marsupiaux en fonction du nombre de leurs incisives : les polyprotodontes, ayant au moins quatre incisives par demi-mâchoire supérieure, s'opposaient ainsi aux diprotodontes, n'ayant jamais plus de trois incisives par demi-mâchoire supérieure. La classification actuelle fait apparaître cinq superfamilles.
Les didelphoïdés
(correspondant aux polyprotodontes américains) comprennent les sarigues, ou opossums, au museau allongé et à la queue longue plus ou moins préhensile.
Parmi les dasyuroïdés
(polyprotodontes australiens) figure le loup de Tasmanie (Thylacinus cynocephalus), qui ne subsiste plus qu'en Tasmanie, cantonné dans les forêts de montagne, où il se nourrit de petits mammifères et d'oiseaux. Le groupe compte également le fourmilier marsupial (Myrmecobius fasciatus), ou numbat, au museau allongé et à la langue protractile, engluante, ainsi que les taupes marsupiales des régions sableuses de l'Australie centrale, et le diable de Tasmanie.
Les péraméloïdés
regroupent les bandicoots d'Australie et de Nouvelle-Guinée, qui ont la taille d'un lapin ou d'un rat. De moeurs nocturnes, ils creusent le sol à l'aide de leurs pattes antérieures munies de fortes griffes, pour rechercher les divers invertébrés dont ils se nourrissent.
Les cénolestoïdés,
vivant sur le versant occidental des Andes, ont l'allure de musaraignes.
Parmi les phalangéroïdés,
de nombreuses espèces vivent en forêt, dans les arbres, où elles se nourrissent de feuilles et de fruits. Sous le terme phalangers, on regroupe plusieurs espèces dont les paresseux, les acrobates volants du genre Acrobates et les écureuils marsupiaux ou écureuils volants, du genre Petaurus, qui pratiquent le vol plané grâce à la membrane dont ils sont pourvus de chaque côté de leur corps et qui fonctionne à la manière d'un parachute. Les koalas (Phascolarctos cinereus) ressemblent à des oursons. Leur queue est préhensile et ils se nourrissent uniquement des feuilles de certaines espèces d'eucalyptus. Les wombats (genre Wombatus), au corps lourd et aux moeurs nocturnes, ont des caractères de convergence avec les rongeurs (dents à croissance continue). Les kangourous appartiennent aussi à cette super-famille.
Anciennement stupendous-man...