par Tan Nimac » Mer Avr 16, 2008 10:25 am
Jour 26
J’ai fait ce matin un tour chez le caravanier. Rien de bien intéressant du côté de l’équipement mais je ne suis point parti bredouille pour autant : une lettre de ce bon Golmariès m’attendait entre casques et épées.
Plutôt que d’en faire un pâle résumé, je la livre tout entière aux bons soins de ce journal et m’éclipse pour laisser place aux voix de mon village.
Cher Sylmaric,
Je suis, avec un intérêt légèrement teinté de nostalgie, voir de jalousie, ton parcours pour le moins glorieux.
Toute la Grèce vibre au son de ton glaive et l’Egypte n’a guère été longue à se joindre aux vivats.
Par chez nous tout va pour le mieux. Depuis ton départ, les monstres se sont fait rares, soit qu’ils furent tous tués par tes soins, soit qu’ils aient prit peur. La tranquillité a donc repris ses aises et elle s’est de nouveau installée dans chacun de nos cœurs.
Enfin presque, la vieille Hypofite s’accroche toujours à sa haine fébrile, et Espérias enchaîne avec sa régularité d’antan les amours malheureux…
Rien que de très normal, comme tu peux le constater.
J’ai eu hier une étrange conversation avec notre Voyant. Comme à son habitude, il connaissait avant l’heure mes projets informulés et c’est avec ces propos qu’il vint m’aborder :
« Golmariès, puisque tu comptes écrire à Sylmaric, transmets lui donc ce message :
Longue et ténébreuse est la route qui t’attend. Du haut de l’Olympe jusqu’au bas des enfers tes victoires seront ta seule armure, ta persévérance ta seule arme.
Mais tout cela n’est que le commencement : lorsque ton périple touchera à sa fin, lorsque la boucle de ton destin se sera finalement refermée, tu découvriras les spirales qui se terrent au fond des cercles et, tel Sisyphe, recommenceras ton périple pourtant achevé.
Par trois fois vainqueur tu seras et seulement alors tu pourras retrouver ton village et ton repos… »
Comprends ce que tu pourras, mais ton chemin semble bien long…
J’en viens d’ailleurs à penser que mes trésors de guerre ne te seront point longtemps de grande utilité. Mes exploits de jadis ne m’ont guère entraîné aussi loin que ce que laisse entendre Phylmarec...
Si tu en as le temps, envoie moi de tes nouvelles et ne tarde pas trop en chemin si tu veux revoir ton vieil ami au retour de ton épopée…
Affectueusement
Golmariès